Il n’a pas le temps, il n’a pas les moyens. Mais il n’a pas le choix : le nouveau chef du gouvernement doit réussir. Non, il doit vaincre. Car ce n’est pas une simple fonction qu’il vient d’accepter mais c’est une véritable mission dont il est investi et c’est un réel combat qu’il doit livrer. Et si Saïed l’a choisi en cette période électrique et pleine de turbulences, c’est qu’il est un spécimen rare. Il a forcément des atouts tels que son pragmatisme et son habileté à trouver, à attirer et à utiliser les compétences, sa bonne connaissance des dossiers et son aptitude à contrôler l’évolution de ses projets.
C’est pourquoi depuis qu’il est aux commandes à La Kasbah, Ahmed Hachani symbolise tout autant l’espoir des Tunisiens asphyxiés qu’ils sont par les effets pervers des années de dépression économique et ceux des principaux bailleurs de fonds du pays pour qui l’effroi d’une dette qui ne cesse de s’amplifier devient insoutenable. C’est que dans cette atmosphère maussade on a besoin d’un chef de gouvernement à même d’aller à l’attaque du mal, de face, en provoquant de nouvelles synergies capables de rallumer les moteurs d’une économie en panne et de faire rebomber le torse à un pays que les investisseurs fuient comme le diable l’eau bénite.
C’est à cette précieuse dynamique que s’attendent les Tunisiens pour entrouvrir toutes les lucarnes de l’espoir et de renouer avec la relance économique et financière du pays.
Pour y arriver, il est appelé à faire bouger les lignes et rapidement. Il doit sortir l’administration de son immobilisme complice qui fait caler les moteurs de la croissance et nivelle vers le bas les services publics. C’est aussi à un vrai démineur qu’on s’attend pour purger les rouages de l’Etat des forces d’inertie, des comploteurs, des vendus et des esprits partisans aux calculs politiques étriqués.
C’est à un homme différent, à un homme nouveau dont le secret latent de la personnalité serait une volonté constamment tendue vers l’action et la création, qu’on s’attend. On voudrait crier au miracle pour dire qu’il sera l’équivalent d’un nombre illimité d’hommes pour pouvoir gagner le combat. Mais une chose est sûre : il est déjà au front sur les lignes du feu. Et il n’a pas peur à l’instar de tous les vétérans qui reprennent les armes par choix, par conviction, non par obligation.